L’ouverture
du marché demandée par L’Union européenne est en discussion depuis
2010. le gouvernement vient de relancer le dossier.
Comme
chacun le sait ou peut le découvrir, la France compte un grand
nombre de centrales hydroélectriques sur son territoire (2 250 en
activité avec des tailles plus ou moins différentes bien sûr), et
qui se montrent particulièrement efficientes depuis plusieurs
décennies. Ces centrales qui appartiennent au domaine public sont
donc la propriété de l’État,
donc de chaque citoyen. L’exploitation de ces centrales est effectuée
à 85 % par EDF par délégation de l’État
et le reste par Engie (ex-GDF Suez) et la Compagnie nationale du
Rhône (CNR).
Avec
la relance du dossier quant à une éventuelle mise en concurrence
donc une privatisation par l’Union européenne, peut-on parler d’un
« effet ADP » (Aéroport de Paris) ? En clair,
devons-nous continuer de céder nos joyaux nationaux à des
entreprises privées et, dans ce cas, à d’éventuelles entreprises
européennes ou autres ?
Au
moment de la rédaction de cet article, quels sont les acteurs du
secteur privé intéressé par l’exploitation de nos centrales ?
Total, Vattenfall (Suède) et Fortum (Finlande)
C’est une question de souveraineté nationale. Les centrales hydroélectriques sont sensibles et donc, ne peuvent être confiées à n’importe qui. C’est ce que soulèvent assez justement certains députés comme certains syndicats. Mais Bruxelles nous surveille et demeure en embuscade.
C’est
aussi une question économique importante. Si demain,
certaines ou toutes nos centrales tombent dans le giron d’entreprises
privées, comment seront garantis les coûts pour les usagers, du
secteur public (collectivités) comme du secteur privé (entreprises
et citoyens) ?
Bien
sûr, les acteurs candidats à l’achat prétendent qu’avec la
concurrence, les prix seront maîtrisés, (exploitation, entretien,
distribution, recherche et développement) on peut légitimement en
douter, on a vu le résultat avec les concessions autoroutières…
Depuis
quelques jours, les députés comme des syndicats sont vent debout.
La
pression politique est montée d’un cran avec la résolution déposée
par plus de cent députés de tous bords contre l’ouverture à la
concurrence. « C’est un sujet de souveraineté »,
a plaidé le député (LR) du Vaucluse Julien Aubert, ravi de
partager une tribune commune avec des socialistes, des communistes,
des insoumis et des centristes.
« On
peut redouter, comme avec la privatisation des autoroutes, qu’il y
ait des conséquences graves », a renchéri l’ancienne
ministre de l’écologie, Delphine Batho.
Petit
rappel : voilà près de dix ans que la France a promis à
la Commission d’ouvrir les centrales hydroélectriques à la
concurrence. En 2010, François Fillon, alors Premier ministre, avait
fait cette concession à Bruxelles pour « sauver » les
tarifs régulés de l’électricité d’EDF.
Une
question importante que nous ne pouvons ignorer quant à l’avenir de
ce moyen de produire de l’énergie propre indispensable à notre
pays.
(article produit avec lemonde.fr)
(credits photo edf.fr)
Jaques Gay, président MPL